Au pied de la Croix: souvenir et pardon

La Croix se dresse.
Et tout devient silence.

Pas de cri de colère.
Pas de mot pour accuser.
Juste un souffle.
Retenu… offert… jusqu’au bout.

« Père, pardonne-leur… » (Luc 23/34)
Pas parce qu’ils le méritent.
Mais parce qu’ils ne savent pas.
Parce qu’ils sont perdus.
Parce que leur cœur n’est pas constant envers Toi. (cf. Ps 77, 37)

Jésus, le Fils, fait mémoire.
Il se souvient de ceux qui ne comprennent pas,
de ceux qui frappent,
de ceux qui fuient.
Et il les confie à la mémoire de son Père.

Le Père, « Lui, miséricordieux, au lieu de détruire, il pardonnait ;
il se rappelait : ils ne sont que chair,
un souffle qui s’en va sans retour. » (Ps 77, 38-39)

Le pardon de Dieu naît de son souvenir.
Un souvenir habité par l’amour,
non par la dette.
Un souvenir qui voit au-delà du geste.
Qui se rappelle notre poussière,
et la garde dans sa tendresse.

Pardonner, ce n’est pas oublier.
C’est se souvenir autrement.
Non pas du mal reçu,
mais de la vérité plus profonde de l’autre.
De sa blessure.
De sa pauvreté.
De son souffle.
C’est faire mémoire avec Dieu.
Se souvenir pour aimer.
Se souvenir pour s’offrir.

Et dans cette offrande, quelque chose guérit.
Doucement. Lentement. En silence.
Nos blessures, traversées par le pardon,
deviennent lieux de passage.
Passage vers la paix.
Passage vers la lumière.
Passage vers la guérison … la vraie liberté.

Fixons les yeux sur la Croix glorieuse.
Là, le pardon se donne,
Là la gloire se fait miséricorde.
Là, Dieu, fidèle et miséricordieux,
se souvient de nous non pour nous condamner,
mais pour nous relever dans l’éclat de son Amour, dans l’éclat de Sa Gloire.

Bonne fête ! (Sr Rita Ziadé)