L’histoire de la Congrégation des Saints-Cœurs de Jésus et de Marie (SSCC) est celle de deux communautés pionnières au Liban qui ont uni leurs forces.
Les Mariamettes
En 1848, les Sœurs de Saint Joseph de l’Apparition, qui dirigeaient une école pour filles à Bikfaya, sont contraintes de quitter le Liban. Le Curé Youssef Gemayel, collaborateur des missionnaires jésuites, prend alors le relais. Son ambition est de fonder une congrégation religieuse enseignante libanaise en reprenant le flambeau avec quelques-unes des meilleures élèves de l’école.
1er janvier 1853 : Les institutrices du Curé Gemayel se regroupent au sein de la Société des Filles de Marie.
9 février 1855 : Avec la bénédiction des jésuites et l’autorisation de Mgr. Joseph Geagea, évêque Maronite de Chypre et du Metn, elles revêtent l’habit religieux.
Après leurs premiers vœux, elles prennent le nom de « Maries (Mariamettes) de l’Immaculée Conception ».
1853 – 1861 : Le Père Joseph GEMAYEL dirige l’association, avec le P. Raymond ESTEVE, assignant les postes et réglant les affaires importantes.
11 avril 1861 : Mère Hanné GEMAYEL, née Douna NASSAR, est élue Supérieure Générale.
Fondateur Mariamettes – Bikfaya – 1853
Les Pauvres Filles du Sacré-Cœur
À la même époque, le Père Riccadonna, s.j., développe une œuvre de catéchistes et des écoles dans la région de Zahlé et de la Békaa.
1855 : Il autorise les institutrices qui l’épaulent à prononcer secrètement les vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance.
14 septembre 1857 : Elles sont officiellement autorisées à vivre en communauté. Après avoir prononcé leurs premiers vœux, elles adoptent l’habit des « Pauvres filles du Sacré-Cœur ». La communauté est dirigée par Mère Rose HOBEIKA. Leurs règles sont rédigées par le P. Riccadonna.
La Congrégation des Saints-Cœurs de Jésus et de Marie
Malgré des débuts difficiles de part et d’autre de la montagne libanaise, les deux groupes se distinguent par leur zèle apostolique. Collaboratrices fidèles des Pères Jésuites, les Mariamettes et les Pauvres Filles du Sacré-Cœur se consacrent toutes deux à l’instruction de la femme et à la catéchèse.
L’union des forces (1874)
Leurs objectifs communs, leur genre de vie similaire et la même spiritualité ignatienne plaident en faveur d’un regroupement.
Août 1874 : Les Mariamettes sont agrégées aux Pauvres Filles du Sacré Cœur, formant un seul et même institut : La Congrégation des Saints-Cœurs de Jésus et de Marie.
Première Supérieure Générale de l’Institut unifié : Mère Mariam CHOUEIRI (élue en 1874). L’institut est initialement encouragé par des figures comme le P. François-Xavier Gautrelet (1807-1886), Jésuite et Supérieur de la Mission de Syrie de 1864 à 1869.
Collaboration et service de l’Homme
Dans le souci du service de tous, la congrégation collabore avec toute personne de bonne volonté et avec toute institution œuvrant pour la promotion de l’homme, dans la ligne de l’Évangile et de l’enseignement de l’Église, qu’elle soit privée ou publique.
La suspension et la restauration (1875-1884)
Décembre 1875 : L’Église décide de fermer le noviciat. Les sœurs sont invitées à rejoindre d’autres congrégations.
1880 : Face aux protestations et à la nécessité des œuvres de la Congrégation, les autorités reconnaissent la nécessité de restaurer l’institut. Les œuvres reprennent.
1884 : Le noviciat est rouvert, accueillant rapidement de nouvelles vocations. Nouvelle Supérieure Générale : Mère Mariam Faraj SFEIR est nommée pour mener cette nouvelle étape.